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Une dégradation aux urgences cet été, selon 39 % des hôpitaux publics

« Stabilité » ou « dégradation ». A l’heure du bilan de la période estivale dans les services d’urgence, en grande difficulté sur de nombreux territoires, c’est le sentiment qui domine, selon l’enquête de la Fédération hospitalière de France (FHF), rendue publique mardi 3 septembre. Fermetures perlées, temps d’attente en hausse, urgentistes en sous-effectif… L’accueil des patients dans ces services, « porte d’entrée » de l’hôpital, est scruté de près été après été, avec une bataille de chiffres désormais habituelle à la sortie de ces mois sous forte pression, en raison des congés des soignants.
Le ministre de la santé démissionnaire, Frédéric Valletoux, a avancé un premier bilan, le 20 août, en évoquant plus d’une cinquantaine d’établissements « en tension » et une situation « un peu mieux que l’été dernier ». Un constat immédiatement contesté dans les rangs syndicaux d’urgentistes bien plus critiques, notamment SAMU-Urgences de France, dont l’enquête détaillée est attendue pour la mi-septembre. M. Valletoux a évoqué une « quarantaine » d’établissements encore en tension, mardi 3 septembre.
Selon l’étude de la FHF, lobby de l’hôpital public, à laquelle 260 établissements ont répondu, la situation des urgences, par rapport à l’été 2023, s’est dégradée dans 39 % d’entre eux. Elle est restée stable, selon 46 % des répondants, quand 15 % font part d’une amélioration.
« Nous ne pouvons pas laisser le refrain des difficultés aux urgences se répéter chaque année », a alerté son président, et maire (Horizons) de Reims, Arnaud Robinet, qui a appelé à des « financements » pour l’hôpital et à une stratégie « pluriannuelle », alors que la préparation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale est à l’arrêt, dans l’attente d’un nouveau gouvernement. Mettant en avant les déficits massifs qui touchent les hôpitaux publics, à cause d’une inflation non compensée par l’Etat, dénonce-t-il, le responsable demande une augmentation de 6 % de l’Objectif national de dépenses d’assurance-maladie pour les établissements de santé pour 2025.
Selon l’enquête estivale, une activité en hausse aux urgences est remontée de 48 % des établissements – elle est stable pour 45 % d’entre eux – tandis que l’une des principales difficultés de ces services, l’accès à un lit pour hospitaliser les patients qui en ont besoin, ne s’améliore pas ou se dégrade dans près de neuf établissements sur dix. Près d’un établissement sur cinq (18 %) fait état d’au moins une fermeture, une nuit ou une journée, durant l’été. Le manque de médecins constitue l’autre point noir, relevé par 62 % des répondants, ainsi que la « fermeture d’autres services d’urgences », dont témoignent 42 % des établissements.
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